Publié le 12 mai 2024

Contrairement à la croyance populaire, l’arrivée massive des voitures 100 % autonomes sur les routes de Montréal n’est pas une simple question d’années, mais une suite de défis d’ingénierie et légaux bien réels.

  • La technologie existe, mais sa fiabilité face à l’hiver québécois (neige, glace, poudrerie) reste le principal obstacle technique que les chercheurs s’attellent à résoudre.
  • Le véritable casse-tête n’est pas seulement technique mais éthique et légal : qui est responsable en cas d’accident ? Le Québec élabore un cadre juridique unique pour y répondre.

Recommandation : Comprendre les niveaux d’autonomie et les défis locaux est la clé pour ne pas subir cette révolution, mais pour y participer de manière éclairée et exiger les bonnes infrastructures.

La vision d’une voiture électrique qui nous conduit seule à destination, naviguant avec fluidité dans le trafic montréalais, fascine autant qu’elle interroge. Nous sommes bombardés d’images futuristes de villes sans embouteillages ni accidents, où le temps de transport devient du temps libre. Cette promesse, portée par des géants de la technologie, semble à portée de main. On nous parle de bénéfices écologiques évidents et d’une sécurité routière quasi parfaite, au point où l’idée même de tenir un volant pourrait un jour paraître archaïque.

Pourtant, cette vision lisse et parfaite occulte une réalité bien plus complexe. La plupart des discussions restent en surface, se contentant de vanter une utopie technologique sans aborder les obstacles concrets. Mais si la véritable clé pour comprendre cette révolution n’était pas dans la promesse, mais dans les défis ? Si, au lieu de se demander « quand » ces véhicules arriveront, nous nous demandions « comment » ils pourront fonctionner de manière fiable, sécuritaire et légale, ici, au Québec ? C’est précisément ce que nous allons explorer.

Cet article propose de dépasser la science-fiction pour plonger au cœur de l’ingénierie, des lois et des transformations urbaines. Nous décortiquerons les niveaux qui nous séparent d’une autonomie complète, nous analyserons comment ces véhicules « voient » le monde et comment ils affrontent notre hiver. Enfin, nous aborderons le casse-tête éthique et légal avant de dessiner les contours de la ville de demain, une ville repensée grâce à cette double révolution.

De l’aide à la conduite à la voiture sans volant : les 5 niveaux qui nous séparent de la voiture 100% autonome

Le concept de « voiture autonome » est souvent présenté comme un interrupteur : un jour, nous conduisons; le lendemain, la voiture le fait pour nous. La réalité est une progression graduelle, définie par la SAE (Society of Automotive Engineers) en six niveaux, de 0 à 5. Comprendre ces paliers est essentiel pour décoder où nous en sommes réellement.

Le Niveau 0, c’est simplement l’absence de toute automatisation. Le Niveau 1 introduit une assistance ponctuelle, comme un régulateur de vitesse adaptatif. Le Niveau 2, le plus courant aujourd’hui et souvent source de confusion, permet une automatisation partielle. Des systèmes comme l’Autopilot de Tesla combinent le maintien dans la voie et la gestion de la vitesse. Cependant, le conducteur doit rester totalement vigilant et prêt à reprendre le contrôle à tout instant. C’est ici que le marketing dépasse souvent la capacité réelle de la technologie.

Le véritable saut se produit au Niveau 3, où le véhicule peut gérer la conduite dans des conditions spécifiques (ex: autoroute achalandée) sans supervision constante. Le conducteur peut détourner son attention, mais doit être capable de réintervenir sur demande. Le Niveau 4 représente une autonomie élevée : le véhicule se conduit seul dans un périmètre défini (une zone urbaine, un campus) et peut se garer en toute sécurité si les conditions dépassent ses capacités. Enfin, le Niveau 5 est l’utopie de la voiture sans volant ni pédales, capable de rouler n’importe où, n’importe quand, dans n’importe quelles conditions. Nous sommes encore loin de ce stade final, principalement à cause des défis technologiques et environnementaux.

Cette échelle met en lumière que la transition est une évolution, pas une révolution instantanée. Chaque niveau supérieur exige une augmentation exponentielle de la fiabilité et de l’intelligence du système, un défi que les ingénieurs relèvent capteur par capteur.

Les yeux et le cerveau de la voiture autonome : comment le LiDAR, les caméras et les radars lui permettent de naviguer dans le chaos de la ville

Pour qu’un véhicule navigue seul, il doit percevoir son environnement avec une précision et une fiabilité bien supérieures à celles d’un humain. Il ne se contente pas d’un seul « sens », mais en combine plusieurs pour créer une représentation 3D dynamique du monde qui l’entoure. Ses principaux yeux et oreilles sont le LiDAR, les caméras et les radars.

Les caméras, similaires à nos yeux, sont excellentes pour reconnaître les couleurs, lire les panneaux de signalisation et identifier les marquages au sol. Le radar, quant à lui, utilise des ondes radio pour mesurer la distance et la vitesse des autres objets, même par mauvais temps comme le brouillard ou la forte pluie. Sa faiblesse est sa résolution, moins détaillée que celle d’autres capteurs. C’est là qu’intervient le LiDAR (Light Detection and Ranging). Il balaie l’environnement de millions de points laser par seconde pour créer un nuage de points 3D d’une précision millimétrique, cartographiant tout, des piétons aux nids-de-poule.

Le véritable génie ne réside pas dans chaque capteur individuellement, mais dans ce que les experts appellent la fusion de données de bas niveau. Le cerveau de la voiture, une intelligence artificielle surpuissante, ne se contente pas de superposer les informations. Il les fusionne en temps réel pour valider, corriger et enrichir sa perception. Par exemple, si la caméra est éblouie par le soleil, le LiDAR et le radar prennent le relais. Cette redondance est la clé de la sécurité.

Gros plan macroscopique sur un capteur LiDAR avec faisceaux laser invisibles et circuits électroniques

Des entreprises québécoises sont à la pointe de cette technologie. C’est le cas de LeddarTech, une société de logiciels basée à Québec, qui développe des solutions logicielles de fusion de capteurs et de perception reposant sur l’IA. Avec plus de 150 brevets déposés, elle est devenue un leader mondial dans l’amélioration des systèmes d’aide à la conduite (ADAS) et de conduite autonome.

Cette orchestration logicielle est ce qui permet à une machine de commencer à interpréter le chaos imprévisible d’une rue de centre-ville, une tâche particulièrement ardue lorsque la météo québécoise s’en mêle.

La voiture autonome peut-elle survivre à une tempête de neige à Montréal ? Le défi ultime de l’hiver québécois

Une voiture autonome qui fonctionne parfaitement en Californie est une chose. Mais peut-elle gérer une sortie de route sur l’autoroute 20 en pleine poudrerie ? C’est le défi de la robustesse hivernale, le test ultime qui conditionne l’arrivée de cette technologie au Québec. La neige, la glace et le verglas ne sont pas de simples inconvénients; ils sabotent les sens mêmes du véhicule.

La neige peut masquer complètement les lignes de la chaussée, rendant les caméras inutiles pour le maintien de la voie. La poudrerie et le grésil peuvent obstruer les capteurs LiDAR et radar, les aveuglant partiellement ou totalement. La glace noire modifie radicalement la physique de la conduite, exigeant une anticipation que les IA doivent encore maîtriser. Selon Ilham Benyahia, professeure à l’Université du Québec en Outaouais, ces conditions de conduite difficiles sont présentes de 15 % à 20 % du temps en milieu urbain au Québec. Ignorer ce facteur reviendrait à concevoir un véhicule inutilisable plusieurs semaines par an.

Face à ce défi, la recherche québécoise est en première ligne. Des collaborations actives existent pour « apprendre » l’hiver aux algorithmes. Par exemple, le chercheur Sousso Kelouwani de l’UQTR travaille avec Nova Bus sur l’adaptation des véhicules autonomes. Les tests incluent des scénarios typiquement québécois : l’IA doit être capable de reconnaître un piéton même s’il est emmitouflé dans un épais manteau d’hiver, une tuque et une cagoule qui masquent sa silhouette habituelle. Sans cet apprentissage spécifique, le système pourrait ne pas l’identifier comme un être humain.

Les solutions envisagées sont multiples : des systèmes de nettoyage et de chauffage intégrés aux capteurs, des algorithmes de fusion de données plus performants capables de « deviner » la route sous la neige en se basant sur des cartes HD, et une communication avec l’infrastructure (V2I) pour obtenir des informations sur l’état de la chaussée en temps réel.

Avant qu’une voiture autonome ne devienne une réalité quotidienne sur nos routes, elle devra donc prouver qu’elle est une excellente conductrice d’hiver, une compétence qui, même pour les humains, demande des années d’expérience.

L’accident inévitable : le dilemme du tramway, le casse-tête éthique que les programmeurs de voitures autonomes doivent résoudre

Au-delà de la technologie, le plus grand obstacle à l’acceptation des véhicules autonomes est peut-être philosophique et légal. Il s’agit du fameux « dilemme du tramway », transposé à l’ère numérique : en cas d’accident inévitable, la voiture doit-elle choisir de percuter un groupe de piétons ou de dévier sa trajectoire pour sacrifier son passager ? Qui est responsable de cette décision programmée à l’avance ? Le propriétaire, le fabricant du véhicule, ou le programmeur qui a écrit le code ?

Cette question, longtemps théorique, devient un enjeu juridique concret au Québec. Le cadre légal actuel, basé sur le principe d’indemnisation sans égard à la responsabilité (« No-Fault ») géré par la SAAQ, est bousculé. Comme le souligne le cabinet Stein Monast dans une analyse, avec les véhicules autonomes, le fabricant ou le distributeur pourrait avoir à rembourser à la SAAQ les montants versés aux victimes. Cela représente un transfert de responsabilité monumental, du conducteur humain vers le concepteur de la machine.

Ce changement de paradigme soulève une cascade de questions complexes pour lesquelles le Québec tente de légiférer, notamment avec le projet de loi 165 qui vise à encadrer les projets pilotes. La question n’est plus seulement « qui paie ? », mais « comment prouver la faute ? ». En cas d’accident, il faudra analyser des térabytes de données pour déterminer si la cause est une défaillance du capteur, une erreur de l’algorithme, un piratage informatique ou une condition que la voiture n’était pas programmée pour gérer.

Intersection montréalaise vue du dessus avec trajectoires possibles d'un véhicule autonome face à un dilemme

Votre plan d’action pour comprendre les enjeux de responsabilité

  1. Déterminer la responsabilité du fabricant : Vérifier comment le Code de la sécurité routière du Québec pourrait obliger le constructeur à rembourser la SAAQ.
  2. Analyser le transfert de risque : Évaluer comment la responsabilité pénale et civile passe du conducteur humain à l’entité qui a conçu et vendu le véhicule.
  3. Évaluer le calcul des primes : Comprendre quelles nouvelles données (heures de conduite, types de trajets, mises à jour logicielles) les assureurs devront collecter pour tarifer le risque.
  4. Clarifier l’ordre des assurances : En cas de multiples fournisseurs (logiciel, capteurs, véhicule), établir quelle police d’assurance s’applique en premier.
  5. Anticiper les litiges : Identifier les points de friction potentiels entre propriétaires, fabricants, développeurs de logiciels et autorités publiques en cas de défaillance.

Ces débats sur la responsabilité partagée sont bien plus déterminants pour l’avenir de la voiture autonome que la simple performance technique. Sans un consensus social et un cadre légal clair, la meilleure technologie du monde restera au garage.

La ville après la voiture : comment les véhicules autonomes vont libérer nos centres-villes du stationnement et de la congestion

Si les défis techniques et légaux sont immenses, la récompense potentielle l’est tout autant, particulièrement pour nos villes. L’arrivée combinée des véhicules autonomes et électriques, utilisés comme un service de mobilité partagée plutôt que comme une propriété privée, promet une véritable libération spatiale de nos centres-villes.

Le constat de départ est simple : nos voitures personnelles sont terriblement inefficaces. Une analyse publiée dans Le Devoir souligne que la plupart des véhicules privés restent stationnés et inutilisés plus de 90% du temps. Ils occupent un espace public précieux, que ce soit dans la rue ou dans des stationnements étagés, pour ne servir qu’une petite fraction de la journée. Cette hégémonie de la voiture immobile a façonné nos villes, créant de vastes îlots de chaleur en asphalte et repoussant les espaces verts et les habitations.

Les flottes de véhicules autonomes partagés pourraient radicalement changer cette dynamique. Au lieu de posséder une voiture, un citadin commanderait un véhicule via une application. Une fois déposé à destination, le véhicule ne se garerait pas. Il repartirait immédiatement pour servir un autre utilisateur ou irait se recharger en périphérie. Cette utilisation quasi continue réduirait drastiquement le nombre total de véhicules nécessaires en ville. Par conséquent, les immenses surfaces dédiées au stationnement, qui peuvent représenter jusqu’à 30% de la superficie d’un centre-ville, deviendraient disponibles pour d’autres usages.

On peut alors imaginer la transformation : ces espaces pourraient devenir des parcs, des logements abordables, des pistes cyclables élargies, des terrasses ou des jardins communautaires. Comme le mentionne un rapport d’Innovation Développement MTL, cette transition représente « une opportunité unique pour Montréal de promouvoir la santé de la ville et de la rendre plus verte, plus intelligente et plus accessible ».

Cette réappropriation de l’espace urbain n’est pas une utopie lointaine, mais la conséquence logique d’un changement de paradigme où la mobilité devient un service fluide plutôt qu’une possession encombrante.

La fin des feux rouges inutiles : comment les feux de circulation intelligents vont fluidifier le trafic et vous faire gagner du temps

L’un des aspects les plus frustrants de la conduite urbaine est d’attendre à un feu rouge alors qu’aucune voiture ne croise l’intersection. Cette inefficacité est le symptôme d’un système de gestion du trafic vieillissant. La révolution des transports intelligents passe par la création d’une infrastructure communicante, où les véhicules et les feux de circulation dialoguent en temps réel pour optimiser la fluidité.

Les feux de circulation traditionnels fonctionnent sur des cycles fixes, ignorant les conditions réelles du trafic. Les feux intelligents, eux, sont équipés de capteurs et d’une intelligence artificielle. Ils « voient » le nombre de voitures, de cyclistes et de piétons qui attendent dans chaque direction et ajustent la durée du vert en conséquence. Mais leur véritable potentiel se révèle lorsqu’ils communiquent directement avec les véhicules (communication V2I, pour « Vehicle-to-Infrastructure »).

Un véhicule connecté approchant d’une intersection peut informer le feu de sa présence et de sa vitesse. Le système central peut alors créer une « onde verte », synchronisant plusieurs feux pour qu’un peloton de voitures puisse traverser une artère sans s’arrêter. Cette technologie permet aussi de donner une priorité automatique aux transports en commun ou aux véhicules d’urgence, qui signalent leur approche pour obtenir un feu vert instantané. Montréal a déjà commencé à explorer cette voie, notamment en commandant une cinquantaine d’unités de feux intelligents développés par des entreprises comme Orange Traffic pour des projets pilotes.

Comparaison des systèmes de feux de circulation
Critère Feux traditionnels Feux intelligents
Adaptation au trafic Cycles fixes Temps réel adaptatif
Communication V2I Aucune Bidirectionnelle avec véhicules
Priorité transport collectif Limitée Automatique pour la STM
Collecte de données Minimale Continue et analytique
Gestion intersections Isolée Coordonnée en réseau

En rendant nos intersections plus intelligentes, nous ne faisons pas que gagner du temps; nous réduisons aussi la consommation de carburant liée aux arrêts et redémarrages constants, rendant nos villes à la fois plus fluides et plus écologiques.

Le train de camions : comment la technologie du « platooning » va rendre le transport routier plus sûr et plus écologique

La révolution autonome ne concerne pas que les voitures personnelles. L’un de ses impacts économiques les plus immédiats et significatifs se situe dans le secteur du transport de marchandises, grâce à une technologie appelée « platooning » ou peloton de camions. Le principe est simple : plusieurs camions se suivent à une distance très rapprochée et constante, formant un « train » sur l’autoroute.

Seul le conducteur du camion de tête gère activement la conduite. Les camions suivants, connectés par un système de communication direct (V2V, « Vehicle-to-Vehicle »), répliquent instantanément ses actions d’accélération et de freinage. Le temps de réaction électronique étant quasi nul, la sécurité est accrue par rapport à des conducteurs humains. L’avantage principal est aérodynamique : en roulant si près les uns des autres, les camions suiveurs bénéficient d’une réduction de la traînée, ce qui diminue considérablement leur consommation de carburant et leurs émissions de CO2.

Pour l’industrie du transport, les gains sont massifs. L’International Council on Mining and Metals estime que l’automatisation peut réduire les coûts opérationnels jusqu’à 20%, un chiffre colossal dans un secteur aux marges serrées. Le « platooning » est une première étape vers une automatisation plus complète du transport routier. Le Canada et le Québec, avec leurs vastes distances, sont des terrains idéaux pour cette technologie. Des projets pilotes ont déjà eu lieu, même en milieu urbain.

Une première au Canada! Deux navettes ont opéré en zone urbaine dense au milieu du trafic normal, entre le Parc olympique et le Marché Maisonneuve.

– Transdev Canada, à propos du projet pilote de navettes autonomes à Montréal en 2019

Cette technologie montre que la transition se fera par niches, en commençant par les applications où le retour sur investissement est le plus clair et le plus rapide, avant de se généraliser à l’ensemble de nos déplacements.

À retenir

  • La voiture 100% autonome est le niveau 5 d’une échelle qui en compte 6; la plupart des systèmes actuels sont au niveau 2, exigeant une vigilance constante.
  • La robustesse face à l’hiver québécois (neige, poudrerie, glace) est le principal verrou technologique sur lequel les chercheurs locaux se concentrent.
  • Le cadre légal québécois est en pleine mutation pour transférer la responsabilité de l’accident du conducteur vers le fabricant, un casse-tête juridique complexe.

La fin des bouchons ? Comment les transports intelligents vont transformer nos déplacements quotidiens à Montréal

En rassemblant les pièces du puzzle – niveaux d’autonomie, capteurs intelligents, adaptation à l’hiver, cadre légal, urbanisme repensé et applications logistiques – le portrait d’une nouvelle ère de la mobilité à Montréal se dessine. La question n’est plus de savoir si cette double révolution électrique et autonome aura lieu, mais comment nous allons l’orchestrer pour en maximiser les bénéfices.

La convergence de ces technologies promet une ville plus fluide. La communication entre les véhicules et une infrastructure intelligente (V2I) peut anticiper et dissoudre les congestions avant qu’elles ne se forment. Les flottes de véhicules partagés, utilisées à leur plein potentiel, réduisent le nombre total de voitures en circulation. Selon les plus récentes données, le virage électrique est déjà bien amorcé, avec les véhicules zéro émission qui représentent maintenant une part significative des ventes. Une analyse de Statistique Canada révèle qu’au premier trimestre 2024, le Québec mène le bal avec 30,1 % de ses nouvelles immatriculations étant des VZE.

Montréal se positionne activement comme un laboratoire pour cette transition. L’administration municipale, en collaboration avec le gouvernement du Québec, a posé les jalons pour faciliter les projets pilotes de véhicules autonomes dans les rues de la ville. Cette volonté politique, combinée à un écosystème d’innovation robuste avec des leaders comme LeddarTech, place la métropole dans une position idéale pour non seulement adopter ces technologies, mais aussi pour contribuer à leur développement.

Le chemin est encore long et parsemé de défis, mais la trajectoire est claire. En comprenant les mécanismes profonds de cette transformation, chaque citoyen, urbaniste et professionnel peut devenir un acteur éclairé de la création d’une mobilité plus sûre, plus propre et plus intelligente pour le Montréal de demain.

Rédigé par Sandrine Lavoie, Sandrine Lavoie est une journaliste technologique spécialisée dans l'écosystème de l'intelligence artificielle et de la fintech montréalaise depuis 8 ans. Elle excelle à vulgariser des concepts complexes pour les rendre accessibles à un public d'affaires.